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Quand la dépendance affective se transforme en dépendance fusionnelle

Dernière mise à jour : 10 mars 2019


Éprouvez-vous des angoisses face au départ de l'autre ? Une séparation réveille-t-elle une blessure d'abandon ? Avez-vous des difficultés à vivre sans l'autre ? Êtes-vous dans l’impossibilité de prendre votre envol du nid familial ? Avez-vous le sentiment de ne pas être aimé ?

Peut-être souffrez-vous d’une forme pathologique de la dépendance affective... dans l’émission La Tête au Carré, Mathieu Vidard, entouré de Brigitte Allain-Dupré, psychologue et Philippe Jeammet, psychiatre, ont cerné ce sentiment. 


Ambiguïté de la dépendance affective


Nous oublions que nous sommes des mammifères. La croissance humaine avant l’autonomie est l’une des plus longues du règne animal. Au début de la vie, la dépendance affective est obligatoire : la mère doit faire comme si le bébé, qui dépend d’elle pour ses besoins primaires, était une partie d’elle-même qu’elle doit nourrir, soigner, humaniser... Le grand psychiatre et psychanalyste Winnicott parlait de « folie maternelle » : cette proximité qui aide à construire la sécurité intérieure. Mais si ça se passe mal, la dépendance du bébé va rester en attente de dépendance…

Dans la langue française, on utilise le même mot pour l’attachement normal nécessaire dont on a besoin l'enfant pour se construire, que pour l’attachement plus pathologique que l’on peut croiser adulte.


La dépendance mal ajustée


La dépendance affective pathologique existe lorsque, dans une relation d’amour, on ne peut ni aller ni venir librement, qu’on ne peut plus penser ce que l’on veut, que l’on est dans une relation contraignante, d’emprise. Cette dépendance devient douloureuse.  

Souvent elle provient d'une peur, d'une menace qui insécurise. Quelque chose qui fait que l’enfant, ou même l’adulte, est obligé de mettre en place des défenses spécifiques pour assurer sa sécurité. Comme les animaux, lorsqu'ils sont en insécurité, ils attaquent ou se cachent. Les psys sentent alors chez ces personnes un rétrécissement de la capacité à investir la vie, à nouer de nouveaux liens, et en particulier des liens amoureux. Parce que quelque chose les a mis en insécurité et que l’autre représente une rupture, une perte, une menace pour la sécurité.

 

Comment s’en sortir

Sortir, et s'ouvrir : accepter que la vie se joue entre peur et confiance. La solitude aggrave la peur. Se dire qu’il n’y a pas de fatalité, que si on a tendance à être dans la dépendance, on peut s’en sortir, ne pas la subir. On peut dire : « non, ça je ne veux pas subir, par exemple, les actes destructeurs de l’autre », et en même temps aimer et être aimé. Se faire aider par un thérapeute pour comprendre les ressort cachés de ce schéma d'abandon.


Un exemple de mère envahissante : "La pianiste" avec Isabelle Huppert 


Ce film de Michael Haneke est une bonne façon se rend compte de la violence de la relation mère-fille qui peut également exister dans la relation mère-fils. Ici, c’est l’archétype de la possession maternelle qui empêche tout, toute pensée, toute vie érotique, toute indépendance.En même temps, Isabelle Huppert nous montre bien que quelque chose en elle aspire à une dimension plus personnelle, à la réalisation de soi, et qu'elle en est empêchée par une loyauté pathologique. Le drame, c’est que la mère, jouée par Annie Girardot éprouve de l’amour pour son enfant, mais en même temps, elle est tellement malheureuse, elle est dans une telle insécurité… elle a une telle mauvaise image d’elle-même, qu'elle a peur que sa fille ne réalise pas ce qu’elle voulait qu’elle fasse. C’est la peur et les émotions destructrices qui font l’emprise. 


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